Français, Homélies

Dimanche de la Cananéenne

Nous venons d’entendre le récit de la guérison de la fille d’une femme Cananéenne, tiré de l’évangile de Matthieu (Mt 15, 21-28), qui est le seul à relater ce miracle. Cette femme étrangère suppliait notre Seigneur : « Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ! Ma fille est cruellement tourmentée par le démon ». Le Seigneur ne lui répondit pas un mot. On peut s’étonner de l’indifférence apparente, pour une fois, à la souffrance de cette mère. A la demande des Apôtres, le Seigneur répond de nouveau d’une façon qui ne lui est pas caractéristique, lui qui annonçait pourtant partout l’universalité du salut : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël ! ». Pire encore, alors que la mère vient le supplier de nouveau, en s’écriant : « Seigneur, secours-moi ! », Il lui répond d’une manière qui peut nous paraître même cruelle : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens ». Mais alors la Cananéenne lui répond avec hardiesse : « Oui, Seigneur, dit-elle, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ». C’est alors que notre Seigneur reconnut que sa foi était grande, et à ce moment même, sa fille fut guérie. Continue reading

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Quinzième dimanche de Luc

Nous venons d’entendre un passage de l’évangile de Luc qui nous est bien connu : l’épisode de Zachée (Lc 19, 1-10). Ce passage ne se trouve que dans l’Évangile de Luc. Il était un publicain, c’est-à-dire un collecteur d’impôts, donc un homme mal vu par la société, car souvent les publicains volaient de l’argent. Néanmoins il portait le prénom de Zachée, ce qui signifie en araméen « le Juste ». Après sa conversion lors de la rencontre avec le Christ, après avoir distribué la moitié de ses biens aux pauvres et avoir rendu quatre fois plus à ceux à qui il avait fait du tort, il devint un de ses disciples de la dernière heure, peu avant la Passion salutaire. D’ailleurs, dans la tradition chrétienne, plusieurs témoignages nous le présentent comme un saint. Clément d’Alexandrie l’identifiait avec Matthias, car Zachée aurait été son surnom, lequel a été élu par les Apôtres à la place de Judas Iscariote après sa trahison (Ac 1, 21-26 ; Stromates). Les Constitutions apostoliques désignent Zachée le Publicain comme premier évêque de Césarée en Palestine. En France, une tradition ecclésiastique l’identifie à saint Amadour, l’apôtre des Gaules, et raconte qu’après la destruction de Jérusalem Zachée serait venu avec son épouse Véronique dans un village des Gaules ultérieurement nommé Rocamadour. Continue reading

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Douzième dimanche de Luc

Nous venons d’entendre la lecture d’un passage relatant la guérison par notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ des dix lépreux (Lc 17, 12-19). Le récit de ce miracle ne nous a été transmis que par l’évangéliste Luc. On peut facilement s’imaginer cette scène stupéfiante. Il y a encore un siècle, lorsqu’on était touché par la lèpre, que le livre de Job qualifie de « premier-né de la mort » (Job 18,13), on devait se tenir à l’écart et on ne pouvait s’approcher de personne. La loi de l’Ancien Testament prescrivait d’ailleurs que « le lépreux habitera à l’écart, sa demeure sera hors du camp » (Lv 13,46). Le lépreux était abandonné à lui-même, destiné à une mort lente. Souvent il était sujet d’opprobre parce qu’il était considéré comme un pécheur qui méritait d’avoir contracté une maladie repoussante, incurable et contagieuse. Continue reading

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