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Quinzième dimanche de Luc

Nous venons d’entendre un passage de l’évangile de Luc qui nous est bien connu : l’épisode de Zachée (Lc 19, 1-10). Ce passage ne se trouve que dans l’Évangile de Luc. Il était un publicain, c’est-à-dire un collecteur d’impôts, donc un homme mal vu par la société, car souvent les publicains volaient de l’argent. Néanmoins il portait le prénom de Zachée, ce qui signifie en araméen « le Juste ». Après sa conversion lors de la rencontre avec le Christ, après avoir distribué la moitié de ses biens aux pauvres et avoir rendu quatre fois plus à ceux à qui il avait fait du tort, il devint un de ses disciples de la dernière heure, peu avant la Passion salutaire. D’ailleurs, dans la tradition chrétienne, plusieurs témoignages nous le présentent comme un saint. Clément d’Alexandrie l’identifiait avec Matthias, car Zachée aurait été son surnom, lequel a été élu par les Apôtres à la place de Judas Iscariote après sa trahison (Ac 1, 21-26 ; Stromates). Les Constitutions apostoliques désignent Zachée le Publicain comme premier évêque de Césarée en Palestine. En France, une tradition ecclésiastique l’identifie à saint Amadour, l’apôtre des Gaules, et raconte qu’après la destruction de Jérusalem Zachée serait venu avec son épouse Véronique dans un village des Gaules ultérieurement nommé Rocamadour. Continue reading

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Douzième dimanche de Luc

Nous venons d’entendre la lecture d’un passage relatant la guérison par notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ des dix lépreux (Lc 17, 12-19). Le récit de ce miracle ne nous a été transmis que par l’évangéliste Luc. On peut facilement s’imaginer cette scène stupéfiante. Il y a encore un siècle, lorsqu’on était touché par la lèpre, que le livre de Job qualifie de « premier-né de la mort » (Job 18,13), on devait se tenir à l’écart et on ne pouvait s’approcher de personne. La loi de l’Ancien Testament prescrivait d’ailleurs que « le lépreux habitera à l’écart, sa demeure sera hors du camp » (Lv 13,46). Le lépreux était abandonné à lui-même, destiné à une mort lente. Souvent il était sujet d’opprobre parce qu’il était considéré comme un pécheur qui méritait d’avoir contracté une maladie repoussante, incurable et contagieuse. Continue reading

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Dimanche avant la Nativité du Christ

En ce dimanche avant la Nativité du Christ, nous avons entendu la lecture de l’évangile de Matthieu qui relate la généalogie du Christ (Mt 1, 1-17). Nous retrouvons également sa généalogie dans l’évangile de Luc (Lc 3, 23-38). Les deux récits font remonter la lignée de notre Seigneur au roi David, et de là jusqu’au patriarche Abraham. C’est là que s’arrête l’évangéliste Matthieu, alors que l’évangéliste Luc remonte jusqu’à Adam, qu’il présente comme « fils de Dieu » (Lc 3, 38). Entre Abraham et le roi David, les généalogies de Matthieu et de Luc diffèrent très peu. Par la suite, la généalogie selon Matthieu passe par le roi Salomon et se poursuit avec les rois de Juda, en suivant la généalogie du premier livre des Chroniques pour en arriver au Christ, le présentant ainsi comme l’héritier légitime du Royaume d’Israël. La généalogie de Matthieu, sans doute destinée aux Juifs, voulait montrer que Jésus-Christ était bien le Messie attendu, le « fils de David », c’est-à-dire l’héritier légitime des rois de Juda. Mais ces deux généalogies n’ont pas un objectif historique. Leur but est avant tout théologique : affirmer la foi en la messianité de Jésus. Étant de la descendance de David, il peut devenir le Messie, le « Roi des Juifs ». Continue reading

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Onzième dimanche de Luc

Nous venons d’entendre la lecture dans l’Évangile selon Luc d’une parabole bien connue : celle des invités au festin de noces (Lc 14, 16-24). Nous la retrouvons également dans l’évangile selon Matthieu (Mt 22, 1-14). Dans les deux évangiles, l’histoire est similaire, mais elle trouve chez chacun des deux évangélistes des dénouements légèrement différents. Cette parabole illustre le Royaume de Dieu. C’est pourquoi elle se déroule dans un royaume où le moment est venu pour le roi de marier son fils. De nombreuses personnes sont invitées au repas de noces. Malheureusement, aucun des invités prévus n’accepte l’invitation à cause d’engagements urgents. Le premier dit avoir acheté un champ, un autre avoir acheté des bœufs, un autre encore affirme venir de se marier. Le roi trouve aussitôt la solution pour remplir la salle du banquet de noces : il envoie son serviteur convier tous ceux qu’il rencontrera sur les chemins afin de remplir la salle. Continue reading

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Neuvième dimanche de Luc

Nous venons d’entendre la lecture d’une parabole bien connue : celle du riche insensé (Lc 12, 16-21). Elle ne se trouve que dans l’Évangile de Luc. Nous la retrouvons aussi dans l’Evangile apocryphe de Thomas. Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ nous raconte l’histoire d’un homme riche dont les terres avaient beaucoup rapporté. Celui-ci se demande quoi faire de la récolte abondante. Il décide de bâtir des greniers plus grands pour y amasser toute sa récolte pour lui-seul, en ayant pour philosophie une vie hédoniste : se reposer, manger, boire, se réjouir… Mais c’est alors que Dieu lui dit : « Insensé ! cette nuit même ton âme te sera redemandée ; et ce que tu as préparé, pour qui cela sera–t–il ? ». Et notre Seigneur conclut : « Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui–même, et qui n’est pas riche pour Dieu ». Continue reading

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Huitième dimanche de Luc

Nous venons d’entendre la lecture d’une parabole bien connue qui n’est relatée que par l’évangile de l’apôtre Luc : celle du bon samaritain (Lc 10, 25-37). Elle met en scène un voyageur, attaqué et blessé par des bandits. Alors qu’il gisait au bord de la route, un prêtre et un Lévite, tous deux juifs, passent à côté de lui et sans s’arrêter, sans lui prêter attention. Leur attitude peut s’expliquer du fait que la Loi mosaïque interdisait aux sacrificateurs de toucher les morts : « Un sacrificateur ne se rendra point impur parmi son peuple pour un mort » (Lév 21,1). Cette règle s’appliquait de façon rigoureuse aux serviteurs du culte, prêtres et lévites. Sans doute que ces deux premiers passants étaient appelés par leur devoir religieux… Mais un troisième vint à passer, qui était un Samaritain, appartenant donc à une population que les Juifs considéraient comme impie. Celui-ci, par contre, s’arrête et s’occupe du blessé, qui pourtant n’était pas de sa religion, en lui prodiguant des soins, l’amenant dans auberge et donnant de l’argent pour qu’on le soigne jusqu’à son retour. Continue reading

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Septième dimanche de Luc

Nous venons d’entendre la lecture d’un passage de l’évangile de Luc relatant deux miracles accomplis par notre Seigneur Jésus-Christ : la guérison de la femme hémorroïsse et la résurrection de la fille de Jaïre, le chef de la synagogue. L’évangéliste Luc nous relate ces deux miracles, ou plus exactement, nous fait le récit d’un seul miracle, car ce n’est pas un hasard que l’on parle ici de la mort d’une fillette de douze ans et de la guérison d’une femme hémorroïsse qui avait souffert pendant douze années. L’utilisation du même nombre douze dans cet épisode nous indique que les deux miracles sont liés. Continue reading

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Cinquième dimanche de Luc

Nous venons d’entendre la lecture d’une parabole bien connue de l’évangile selon Luc, la parabole du riche et de Lazare (Lc 16, 19-31). Cette parabole met en scène deux hommes qui habitaient côte à côte. L’un jouissait de sa fortune, en se revêtant de vêtements luxueux, dégustant des mets somptueux de sa table débordant de plats, alors que sous ses yeux, à la porte de sa maison, vivait un pauvre nommé Lazare, lequel espérait seulement pouvoir se nourrir, tel un chien, des miettes du festin du riche. Ce tableau nous rappelle les paroles du philosophe antique Diogène selon lequel le riche peut manger ce qu’il veut quand il veut, alors que le pauvre doit se contenter de ce qu’il a quand il l’a. Continue reading

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Sixième dimanche de Luc

Nous venons d’entendre le récit du miracle de la guérison du démonique gadarénien (Lc 8, 26-39). Ce récit se retrouve dans les trois évangiles synoptiques. Dans le récit de l’évangéliste Luc il n’y a qu’un seul possédé, alors que Matthieu en compte deux. Si Matthieu soulignait ainsi l’universalité du salut apporté par Jésus-Christ aux juifs et aux païens, Luc présente sous les traits d’un seul démoniaque l’humanité tout entière déchue et ayant besoin d’être guérie par notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. L’épisode se situe dans le pays des Gadaréniens, une terre païenne. Le démonique habitait les tombeaux, le lieu pour les morts, ce qui veut dire que le démoniaque n’appartenait plus à la terre des vivants. Il a besoin, comme l’humanité déchue d’une résurrection, d’une nouvelle naissance, ce que procure à chaque homme le mystère du baptême. Le démoniaque portait le nom de « Légion » car de nombreux démons étaient entrés en lui. Les démons sont précipités dans un troupeau de porcs : de cette manière, le récit évangélique veut nous rappeler que celui qui ne s’exerce pas par l’ascèse à combattre les passions et à collaborer avec la grâce divine cesse d’être véritablement un homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu et s’abaisse au rang d’animal, et particulièrement celui de porc considéré comme le plus sale et le plus impur dans la Bible. Continue reading

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Quatrième dimanche de Luc

Nous venons d’entendre une parabole bien connue : la parabole du semeur. Celle-ci est non seulement racontée dans l’évangile de Luc (Lc 8, 4-15), mais aussi dans les deux autres évangiles synoptiques (Mt 13, 1-23 ; Mc 4, 1-20). Un semeur jette ses graines. Certaines tombent sur le bord du chemin, sur les roches et dans des épines, et la semence est donc perdue. D’autres tombent dans de la bonne terre et celles-ci produisent du fruit jusqu’au centuple. Ce récit symbolique a pour but de nous transmettre un enseignement sur le Royaume de Dieu. Notre Seigneur dit en effet : « Vous avez reçu, vous, la connaissance des mystères du Royaume de Dieu ; mais aux autres gens, ils sont présentés sous forme de paraboles… » (Lc 8, 10). Continue reading

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